Histoire d’Alice qui ne pensait jamais à rien
(et de tous ses maris, plus un)
Francis Dannemark
Comment résister au titre de ce petit livre? Histoire d’Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un)!! Impossible pour une Vero curieuse comme je le suis!!
L’histoire raconte comment Paul rencontre sa tante de septante-trois ans à l’enterrement de sa mère. Cette femme dont il a entendu parler mais qu’il n’a jamais rencontrée. Autour de bons petits plats et de litres de thé, il découvre la vie surprenant d’Alice qui a suivi ses maris aux quatre coins de la terre.
Dans notre monde actuel où tout est calculé en fonction de nos études, de notre travail, de notre famille, il est bon de se projeter dans cette fiction qui se déroule à la fin de la deuxième Guerre Mondiale. Une période où les gens avaient déjà tout perdu, même le plus précieux et savaient peut-être mieux saisir le bonheur et profiter de la vie que nous. Alice suit ainsi son cœur et ne réfléchit pas, car elle n’a jamais d’idées avant de voir ce qui se passe (p.127).
Le nombre de maris d’Alice est plus que surprenant, mais il ne sert qu’à soutenir l’histoire qui nous montre que l’amour et le bonheur ne sont jamais loin si on est prêt à les voir et qu’il faut profiter de la vie selon la citation de Mark Twain: « Let us so live that when we come to die, even the undertaker will be sorry » (p. 143).
Cette lecture se fait facilement et doucement. C’est comme un après-midi avec notre grand-mère qui nous raconterait une histoire, la sienne. On y apprend ou réapprend que le bonheur est multiple, mais qu’il peut peut-être se résumer ainsi: » on est heureux chaque fois qu’on ne pense pas qu’on pourrait être avec d’autres gens, ou ailleurs, à faire autre chose » (p.163).
En tout cas, moi, je suis heureuse de vous écrire ces quelques lignes.
Francis Dannemark est un écrivain, à la fois romancier et poète, belge francophone né en 1955. Il a publié son premier livre en 1977 (Heures locales, chez Seghers). Depuis, il en a publié une trentaine d’autres, principalement chez Robert Laffont et au Castor Astral. Il a reçu le Prix Maurice Carême en 2001. Il a également reçu le prix Charles-Plisnier et le prix franco-belge des Lycéens pour « Choses qu’on dit la nuit entre deux villes » ; le prix Alexandre-Vialatte pour « La longue promenade avec un cheval mort » ; et le prix Emile-Bernheim pour « Le grand jardin ».
![IMG_2974[1]](https://labulledevero.com/wp-content/uploads/2013/11/img_29741.jpg?w=300&h=300)
