Autobiographie d’un amour
d’Alexandre Jardin

Dans ma valise, il y avait le livre d’Alexandre Jardin: Autobiographie d’un amour. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu un livre de cet auteur – je crois que le dernier était Le Roman des Jardin et je suis tombée en amour avec sa grand-mère et son ver solitaire – et ayant donc un très bon souvenir de ce roman, je me suis lancée dans cette lecture… une lecture pas facile!
Tout commence lorsqu’Alexandre Rivière tombe sur le journal de sa femme dans lequel il y lit qu’elle est malheureuse, qu’elle se sent seule dans ce mariage, qu’il n’a pas tenu ses promesses et petit à petit, elle s’est saturée de rancœurs. A la fin de cette lecture, il retombe en amour avec sa femme, mais il est aussi consterné de l’avoir si mal aimée, d’avoir créé cette distance insurmontable entre eux et il décide du jour au lendemain de s’en aller pour qu’elle puisse reprendre le contrôle de sa vie, exister en tant que Jeanne, et non plus la femme d’Alexandre, pour qu’elle puisse se libérer de sa colère et vivre sa vie sans la prison de cet amour malheureux.
Deux ans plus tard, Octave Rivière, le jumeau d’Alexandre qui était crû mort depuis une décennie, réapparait. Il est l’opposé de tout ce qu’était Alexandre, comme si ce dernier avait été corrigé, et déclare à Jeanne: Je désire ne jamais vous plaire, vous dégouter de m’aimer!
Et c’est avec ce propos qu’Octave-Alexandre – car on ne saura qu’à la fin qui il est vraiment – commence à manipuler Jeanne pour la libérer de ses propres barrières, car « l’amour lui était apparu comme l’art de délivrer une femme de ses cages intérieures, des pièges qui l’empêchent de s’élancer vers elle-même ».
La réflexion de ce livre est multiple, mais d’abord que l’amour entre deux personnes, deux entités, c’est compliqué! Il faut un équilibre entre deux êtres heureux seuls pour être heureux à deux et entendre l’autre et communiquer sur tout: les bonheurs, les peines, les gènes, les frustrations, les désirs…
La deuxième réflexion est sur la manipulation de l’autre pour l’aider… Je ne suis pas sereine avec ce concept qui me bouscule dans mes convictions d’honnêteté, mais c’est intéressant néanmoins.
En finalité, je suis mitigée sur ce livre, car pour illustrer son propos, Jardin a exagéré les « tares » de ses personnages jusqu’à les rendre extrêmement irritants et j’ai eu de la peine à avoir une lecture continue, mais probablement car c’est une réflexion dérangeante, comme je lui disais, loin de mes convictions.
Mais il est toujours intéressant de mettre ses convictions en perspective!