L’île du Diable
de Nicolas Beuglet
Cette semaine, j’ai lu le nouveau livre de Nicolas Beuglet. C’est son troisième livre, mais c’est le premier que je lis. Mon jugement sur cet auteur se résume donc à ce que j’ai lu dans l’Île du Diable. Pour moi, l’auteur avait deux thématiques – thématiques que j’ai trouvées très intéressantes – dont il voulait parler, sans savoir exactement comment les traiter. Autant vous dire que l’intrigue ne vaut pas tripette, mais les thématiques sont très intéressantes. La première parle de l’Affaire de Nazino dont je n’avais jamais entendu parlé, mais pour laquelle j’ai déjà commandé le livre de Nicolas Werth, L’Île aux Cannibales, pour me renseigner davantage sur ce sujet.
Il s’agit donc de la déportation de 6000 Russes en hiver 1933 sur l’Île de Nazino, dites l’Île de la Mort, située sur l’Ob en Sibérie occidentale, par les autorités russes dans une volonté de purifier sa population des « éléments nuisibles et des mendiants ». Une partie de ces déportés étaient de petits délinquants récidivistes, mais l’immense majorité se composait de vagabonds et de paysans dékoulakisés qui avaient fui leurs villages et étaient sans papiers. Les déportés sont arrivés sur l’île avec les vêtements qu’ils portaient lors des rafles, mais sans couvertures, sans vêtements supplémentaires, sans outils et surtout sans abris. Ils ont été déposés sur l’Île avec seulement de la farine pour nourriture. Mourant de faim et de froid, les déportés vont rapidement pratiquer le cannibalisme pour survivre. Plus de 4’000 personnes sont mortes sur cette île, dont 295 le premier jour. Cette affaire ne sera dévoilé qu’en 2002 par l’ONG russe « Memorial ».
Ce thème amène le second: La dépression est le mal de notre siècle et touche de plus en plus de gens. Peut-on penser que les charges et souffrances psychologiques – comme pratiquer la cannibalisme – de nos ancêtres aient pu affecter leurs ADN et qu’ils aient pu transmettre ce mal-être à leurs descendances comme un charge à porter dans le future, les affaiblissant et en faisant des cibles plus faciles pour la dépression.
Comme je vous le disais, si l’intrigue ne m’a pas interpellé, j’ai trouvé ces deux thématiques très intéressantes et elles m’ont vraiment interpellée. Si cela vous intéresse, je vous recommande le livre, sinon… Passez votre chemin!